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Plusieurs des ouvrages de Don Giulio, et surtout l’Office de la Vierge dont nous avons parlé plus haut, renferment des figurines dont la mesure n’excède point celle d’une très-petite fourmi, et cependant les moindres détails y sont aussi exactement exprimés qu’ils pourraient l’être dans des figures grandes comme nature. Ajoutons que Don Giulio a produit une multitude de portraits aussi ressemblants que s’ils avaient été faits de dimension naturelle par le Titien ou par le Bronzino. Dans ses encadrements, il a semé des figurines nues et costumées, peintes dans le genre des camées, que, malgré leur petitesse, on prendrait pour d’immenses géants, tant est grand le talent de Don Giulio.

J’ai jugé à propos d’écrire la vie de cet artiste, pour le faire connaître à ceux qui ne peuvent ou ne pourront voir ses ouvrages qui appartiennent presque tous à de hauts seigneurs et à de puissants personnages ; je dis presque tous, parce que je sais que quelques particuliers possèdent de la main de notre miniaturiste de magnifiques portraits d’amis ou de maîtresses ; mais peu importe, car il suffit que ses productions ne soient pas livrées au public comme les peintures, les sculptures et les édifices des autres artistes.

Maintenant, bien que Don Giulio soit parvenu à un âge très avancé, et songe sérieusement à mériter, par de saintes œuvres, le salut de son âme, il ne laisse pas de s’occuper continuellement de son art ; il vit tranquillement et au milieu de l’abondance dans le palais des Farnèse, où il montre avec