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pour le cardinal Farnèse, il ne l’aurait certainement pas laissé partir lorsque, comme nous l’avons dit, il le tint quelques mois à son service à Florence. Le duc possède encore un Ganimède enlevé par Jupiter changé en aigle, peint par Don Giulio, d’après le dessin de Michel-Ange qui appartient aujourd’hui à Tommaso de’ Cavalieri. Son Excellence doit en outre à notre artiste un saint Jean-Baptiste assis sur un rocher, et plusieurs portraits admirables.

Don Giulio fit une Piété pour la marquise de Pescara, et une copie exacte de cette composition pour le cardinal Farnèse qui l’envoya à l’impératrice, femme de Maximilien et sœur du roi Philippe. Le même cardinal donna à Sa Majesté Impériale un charmant petit paysage renfermant Saint-Georges qui tue un Serpent ; mais ce tableau est loin d’égaler le Trajan que Don Giulio exécuta pour un gentilhomme espagnol qui l’offrit à Maximilien.

Pour le cardinal Farnèse, Don Giulio conduisit à fin deux autres petits tableaux représentant : l’un, le Christ nu avec la croix en main ; et l’autre, le Christ, la croix sur l’épaule, mené par les Juifs au Calvaire, et suivi par la Vierge et par les Maries dont l’affliction serait capable d’émouvoir un cœur de rocher.

Sur deux grandes feuilles destinées à un missel du cardinal Farnèse, Don Giulio figura un Christ enseignant la doctrine de l’évangile aux apôtres ; et un Jugement universel si admirable, si prodigieux, que je tiens pour certain qu’il est impossible, je ne dis pas de faire, mais de voir ni d’imaginer une plus belle miniature.