Page:Vasari - Vies des peintres - t7 t8, 1841.djvu/196

Cette page a été validée par deux contributeurs.

de la chambre. Tous ces ouvrages mirent Don Giulio en grande réputation à Rome, et furent cause que le cardinal Alexandre Farnèse, qui a toujours aidé et favorisé les gens de mérite, le prit à son service. Don Giulio, aujourd’hui parvenu à une extrême vieillesse, n’a jamais abandonné ce seigneur et lui a fait une multitude de précieuses miniatures dont je ne mentionnerai ici qu’une partie, attendu qu’il serait presque impossible de les passer toutes en revue. Nous citerons d’abord une Vierge portant l’Enfant Jésus, entourée d’une foule de saints et de personnages, parmi lesquels on remarque le pape Paul III agenouillé, qui paraît vivant. Il ne manque également que le souffle et la parole aux autres figures. Ce petit tableau fut envoyé en Espagne à l’empereur Charles-Quint, qui en fut émerveillé.

Don Giulio couvrit ensuite de miniatures, pour le même cardinal, un Office de la Vierge, écrit par l’habile calligraphe Monterchi. Notre artiste voulut déployer dans cet ouvrage tout son savoir. Il y apporta donc tout le soin et toute l’application imaginables, et produisit avec le pinceau des choses que l’on aurait crues impossibles.

Don Giulio divisa son travail en vingt-six petits sujets placés deux par deux, l’un en regard de l’autre. Chaque miniature est renfermée dans un encadrement orné de figures et de fantaisies en rapport avec le sujet. Comme tout le monde ne peut voir ces petits chefs-d’œuvre, je crois utile de les décrire ici succinctement. Aux matines, un encadrement d’enfants renferme l’Annonciation ; en face,