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réguliers scopetini (flagellants). On lui promit qu’il y trouverait le repos d’esprit, et de plus, la facilité de travailler à la miniature. Il prit donc l’habit sous le nom de Don Giulio, et au bout de l’année prononça ses vœux. Il demeura tranquillement pendant trois ans avec ces religieux et changea plusieurs fois de monastère, selon son bon plaisir. Dans ce temps, il orna de délicates miniatures et de riches encadrements un livre de chœur où il représenta entre autres choses l’Apparition du Christ à la Madeleine. Encouragé par les éloges qu’on lui prodigua, il peignit l’histoire de la Femme adultère d’après un tableau du fameux Tiziano Vecellio. Peu de temps après, Don Giulio, en allant d’un monastère à un autre, se rompit une jambe. On le conduisit, afin qu’il fût mieux soigné, au monastère de Candiana. Il y resta quelque temps sans guérir, peut-être parce qu’il était maltraité par les religieux, non moins que par les médecins.

En apprenant cette nouvelle, le cardinal Grimani obtint du pape la permission d’attacher Giulio à sa maison. Notre artiste quitta alors l’habit et, dès que sa jambe fut guérie, se rendit auprès du cardinal qui remplissait les fonctions de légat à Pérouse. Il lui enrichit un Office de la Vierge de quatre magnifiques miniatures, et un Épistolaire de trois sujets tirés de la vie de l’apôtre saint Paul. L’une de ces dernières miniatures a été envoyée en Espagne. Don Giulio fit encore pour le cardinal une Piété et un Crucifix, lequel, après la mort de Grimani, est tombé en la possession de Messer Giovanni Gaddi, clerc