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Cette biographie du Soggi confirme les remarques dont nous avons fait suivre celle d’Antonio Lappoli. Soggi fut homme d’un beau talent ; ses œuvres, pleines de recueillement, de soin et de patience, se recommandent encore par un sentiment exalté de dévotion et de pureté. Elève du Pérugin, condisciple de Raphaël, imitateur souvent de Lorenzo di Credi, on doit facilement saisir par la réflexion, et sans les avoir sous les yeux, le caractère de ses productions. Ce caractère le rapproche meme de cette famille de peintres mystiques que la critique moderne veut à toute force constituer, en tordant les faits et les traditions, et en prenant sans cesse le change entre les traits individuels du tempérament des artistes et les données générales de leurs écoles. Au reste, la biographie si naïvement écrite par le Vasari peint l’homme : froid, méthodique, vain, mais consciencieux, patient et bon, le vieux Soggi suivit franchement dans ses œuvres son organisation ; voilà tout le secret de son mysticisme, il nous semble. Les plus belles phrases ne peuvent démentir le sens si clair de sa légende. Et si phrases il y a, les nôtres, telles quelles, dans tout ce volume, et notamment à propos des Siennois et de Lorenzo di Credi, dont nous nous occuperons bientôt, doivent être prises en considération ; nous en faisons formellement la demande.