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breux embellissements au Monte-Sansavino sa patrie, et d’y construire, entre autres choses, un aqueduc, Giorgio Vasari supplia Sa Sainteté de nommer Niccolò Soggi surintendant de cette entreprise. Niccolò partit donc pour Arezzo ; mais, au bout de quelques jours, il y mourut accablé par les chagrins de ce monde et par l’ingratitude de son enfant d’adoption. Il fut enseveli dans l’église de San-Domenico d’Arezzo. À peu de temps de là, Don Ferrante Gonzaga étant mort, Domenico Giuntalocchi quitta Milan et revint à Prato avec l’intention d’y passer tranquillement le reste de ses jours ; mais, n’y trouvant ni parents ni amis, il se repentit trop tard de son ingratitude envers Niccolò, et retourna en Lombardie, au service des fils de Don Ferrante. Peu de temps après, il fut attaqué d’une maladie qui le conduisit au tombeau. Il laissa par testament à la commune de Prato dix mille écus, en stipulant que cette somme serait employée à acheter des biens dont les revenus serviraient à favoriser les études d’un certain nombre de jeunes gens du pays, comme cela se pratiquait déjà et se pratique encore aujourd’hui en vertu d’un autre legs. Les habitants de Prato, en reconnaissance de ce bienfait, qui est vraiment digne d’éloges, placèrent dans la salle de leur conseil le portrait de Domenico, comme celui d’un homme qui avait bien mérité de la patrie.