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dans toutes les époques de l’art. Luca Signorelli, l’abbé de Saint-Clément et le Vasari lui-même (par exemple), sont dans le cas dont nous parlons. Cependant, si on y regarde, on serait tenté de disputer à l’école de Florence ces talents précieux qui l’honorent et qui lui vinrent de toutes les parties de son territoire conquis.

La liste en serait longue, et la succession, si bien enchaînée et si logiquement progressive, des maîtres florentins en serait bien fâcheusement coupée. Si, en mettant Pise et Sienne, comme de raison, hors de compte, à cause de leur incontestable personnalité consacrée d’ailleurs par la tradition, on reprenait à Florence tous les enfants glorieux d’Arezzo, du Casentin, de Cortone, du Mugello, de Pistoie, de Monte-Varchi, de Borgo-San-Sepolcro, de Lucques, de Prato, de Fiesole, de Settignano, de tant d’autres féconds terroirs, l’histoire appauvrie de son art serait compliquée de bien des difficultés.

Mais, on le conçoit, pour prendre une si radicale et si énergique mesure, bien que l’idée en vienne, on ne trouve pas de motifs suffisants. Si quelques-uns de ces hommes ont gardé quelque chose de local, la plupart n’en ont pas moins abdiqué, au sein de Florence et dans ses concours, toute influence natale ; et l’on doit se borner, il nous semble, comme nous le faisons, à dire que les artistes qui s’exercèrent le plus particulièrement dans l’État florentin ont, par cette seule cause, affecté une allure qui les fait facilement reconnaître aux vrais observateurs. L’isolement et le manque de riva-