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très-révérend Don Vincenzio Borghini, directeur de l’hôpital degl’Innocenti ! de Florence.

Peu de temps après, Lappoli fut embarqué dans une méchante affaire par le Rosso qui partit, comme nous l’avons dit dans sa biographie, sans achever les peintures de la Madonna-delle-Lagrime dont notre artiste s’était rendu caution pour trois cents écus. Il aurait été forcé de payer cette somme, et presque ruiné, s’il n’eût été secouru par ses amis, et particulièrement par Giorgio Vasari, qui le tira d’embarras en estimant trois cents écus le travail laissé par le Rosso.

Sorti de ce mauvais pas, Lappoli peignit à l’huile, pour l’abbé Camaiani de Bibbiena, dans une chapelle de l’église souterraine de Santa-Maria-del-Passo, une Madone accompagnée de saint Barthélemi et de saint Matthias. Il imita dans ce tableau la manière du Rosso avec tant de succès, qu’une confrérie de Bibbiena lui fit faire sur un gonfalon, d’un côté le Christ nu avec la croix sur l’épaule, et de l’autre côté une Annonciation que l’on doit ranger parmi ses bons ouvrages.

L’an 1534, les Arétins et Luigi Guicciardini, commissaire d’Arezzo, préparèrent deux comédies en l’honneur du duc Alexandre de Médicis, qui était attendu dans leur ville. Une de ces comédies, écrite par l’académie des Intronati de Sienne, fut confiée aux soins de jeunes gentilshommes de la ville qui avaient formé la confrérie des Umidi. Niccolò Soggi exécuta, à son honneur, les décorations de cette pièce qui fut jouée aux applaudissements de tous