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d’Andrea del Sarto et de Jacopo da Pontormo. Il résolut donc d’entrer dans l’atelier de l’un de ces maîtres ; mais il ne savait lequel des deux il devait préférer. La Foi et la Charité, dont le Pontormo venait d’orner le portique de la Nunziata, mirent fin à son indécision. Il se décida à s’attacher au Pontormo, avec l’aide duquel il espérait surpasser facilement tous les jeunes peintres de son âge.

Auprès du Pontormo, Lappoli rencontra deux concurrents qui aiguillonnèrent terriblement son ardeur. L’un était Giovan-Maria de Borgo-San-Sepolcro, qui lui donna d’excellents conseils et lui fit adopter la manière du Pontormo ; l’autre était Agnolo Bronzino. Lappoli redoutait surtout ce dernier rival qui, par sa déférence pour le maître et par son application à l’imiter, avait gagné l’amitié du Pontormo, au point que celui-ci ne négligeait rien pour le pousser en avant. Dé plus le Bronzino, par son dessin et son coloris, annonçait déjà tous les beaux résultats qu’il a obtenus et qu’il obtient encore de nos jours.

Stimulé par le désir de ne pas rester en arrière, Lappoli passa plusieurs mois à dessiner et à copier les ouvrages du Pontormo. Il y réussit de telle sorte, que, s’il eût persévéré avec fermeté dans cette voie, il n’aurait pas manqué, avec ses dispositions naturelles, d’acquérir un remarquable talent, comme l’attestent quelques dessins au crayon rouge que nous conservons dans notre collection. Mais trop souvent les jeunes étudiants, qui ne devraient fréquenter que des hommes de leur profession, se lais-