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par cela seul qu’on lui en fait une honte et qu’elle cherche à le cacher. Rien n’est plus propre que nos métiers à émousser ces impressions funestes, et à faire envisager d’une manière graduée et franche la plénitude de la vie à laquelle en dernière analyse hommes et femmes parviennent un jour. Nous signalons la ressource et sympathisons avec le moyen.

C’est à cette plénitude de la vie que se termine assez ordinairement pour les femmes la carrière de l’artiste. Il nous semble que leur expérience et l’élévation de leurs idées doivent leur servir à élever sagement et noblement leurs enfants. D’autres, pour les nourrir et les pourvoir, ont à continuer forcément leurs labeurs, d’autres encore aiment à briller toujours. En somme, nous le répétons, nous trouvons qu’il est bien que les femmes fassent, ainsi que nous dans les arts, comme elles peuvent, sinon comme elles veulent. Elles en sont certes capables. Ce n’est pas un puéril esprit d’innovation qui nous le fait penser. Nous avons pour nous la tradition des beaux siècles, où les plus grands hommes adoptaient sur elles le jugement du poète :

Le donne son venute in eccellenza
Di ciascun’ arte ov’ hanno posto cura.