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sondable dans ie monde de l’homme, n’est certes pas particulier à l’étude du dessin. Que quelques susceptibilités l’y trouvent représenté d’une manière plus palpable, ce n’est pas une raison pour lui attribuer des effets plus dégradants. La pudeur peut y souffrir, il est vrai ; mais dans quel enfantement, dans quelle constatation la pudeur n’a-t-elle pas à souffrir ? Et puis, mon Dieu ! qu’est-ce pour bien des gens que la pudeur ? Espère-t-on la pouvoir conserver dans la vie, lorsqu’il faut par soi-même agir, endurer, travailler et apprendre ? La pudeur, en présence de la modestie, de l’honneur, de la chasteté, est une chose vaine. C’est un avantage cependant, nous sommes loin de le nier. La plus grande rudesse éprouve son attrait et connaît son prix. Mais on a beau dire, c’est là une de ces vertus de luxe que la pauvreté ne conserve guère. Combien de pauvres maisons où on ne demanderait pas mieux que de la garder, où on ne s’en sépare qu’avec déchirement, où on la regrette toujours ! Sans parler des plus extrêmes, la misère oblige à prendre de cruels partis, et les âmes qu’elle force à abdiquer les plus douces prérogatives dont la bienfaisance divine les a décorées, ne sont pas d’ordinaire celles qui en sentent le moins l’importance. Au reste, et pour en finir sur ces considérations que nous croyons utiles, et où nous nous trouvons peu à l’aise, nous ferons en outre remarquer qu’en tout et partout la jeunesse, non sans quelque raison, est fort curieuse. Elle devance l’âge et s’insinue tant qu’elle peut dans la vie, et devient souvent vicieuse