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au fond, si c’est là un sentiment qui se comprenne, est-ce un intérêt auquel on doive sacrifier les plus belles manifestations ? Ces grandes précautions contre le scandale, dans une société dissolue, nous paraissent trop donner la main à toutes les autres hypocrisies, pour que nous les respections davantage. Avec aucunes les gens de franche et bonne volonté ne doivent s’accommoder. Et voyez d’ailleurs dans la vie la plus ordinaire, et pour conserver la vulgaire honnêteté, de combien de fausses apparences il faut encore savoir faire bon marché. Nous ne pouvons donc en bonne conscience souscrire aux sollicitudes, suivant nous fort étranges, de quelques docteurs qui font l’opinion et qui s’efforcent par leurs craintes irréfléchies et leurs mesquins raisonnements de circonvenir et de détourner les femmes que nos arts appellent. Nous disons les quelques docteurs qui font l’opinion, car la généralité des hommes est malheureusement trop misérable ou trop occupée pour se donner à toutes ces recherches subtiles qui demandent tant de loisir. C’est là quelque chose qu’il ne faut jamais oublier dans les discussions sérieuses, car la plupart du temps on se laisse aller à accorder une trop complète autorité à une poignée de discoureurs, qui seuls sont entendus, parce que seuls ils peuvent prendre commodément la parole. Le bon sens universel est quelque chose de trop large pour se tenir ainsi renfermé sous quelques étroits bonnets.

Dans un état social bien administré, nous ne voyons pas quelle profession pourrait impliquer le