Page:Vasari - Vies des peintres - t7 t8, 1841.djvu/148

Cette page a été validée par deux contributeurs.

vations et les mêmes vicissitudes. Laissant donc de côté toute autre considération hors de propos ici, et sans vouloir expliquer pour elles l’avenir, constatons que les conjonctures présentes leur sont propices.

Quant à la proposition chaleureusement soutenue par notre auteur, à savoir que les femmes peuvent exceller dans nos arts, nous ne saurions ne pas y souscrire. Sans nous lancer davantage dans l’analyse des facultés qui leur sont propres, il nous suffit pour épouser à cet égard la persuasion du Vasari, d’avoir eu sous les yeux tant d’exemples frappants de femmes attirées vers nos arts par le goût le plus vif. Il est pour nous de foi que la nature est une aussi bonne logicienne que n’importe quelle doctrine, et nous ne voyons pas pourquoi la nature interdirait l’intelligence d’une chose quand elle en donne l’amour. En définitive, nous ne saurions attacher aucune idée d’excentricité folle ou blâmable chez qui cherche à se développer dans une tendance naturelle, surtout quand cette tendance est des plus nobles et des plus pures. Laissons les femmes aspirer à briller et se complaire dans tout ce qui peut charmer ; cela leur est dû et leur va bien. L’architecture, le plus imposant de nos arts, mais celui dont la pratique offre le moins de séduction et d’entraînement, les a-t-il jamais attirées ! Qui a jamais rencontré une femme qui voulût devenir architecte, même parmi le petit nombre de celles à qui une fortune indépendante et la bizarrerie du caractère permettaient de courir après le titre, si envié de quelques unes et si redouté