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Properzia de’ Rossi,

bolonaise.

Il serait facile de prouver par une foule d’exemples que les femmes ont brillé dans toutes les sciences et tous les arts qu’elles ont voulu cultiver. Que de noms célèbres n’ont-elles pas fournis à l’histoire, même dans l’art de la guerre ! L’univers a retenti du bruit des hauts faits de Camille, d’Arpalice, de Valasca, de Thomiris, de Panthasilée, de Molpadia, d’Orizia, d’Antiope, d’Hippolyte, de Sémiramis, de Zénobie, et de cette Fulvie qui prit si souvent les armes pour sa propre défense et celle de son mari, comme le raconte Dion l’historien. Que de femmes encore ne se sont-elles pas distinguées dans la poésie ! Corinne a été vantée par Pausanias. Eusèbe place avec raison Sapho au-dessus de tous les écrivains de son temps. Varron donne les plus grands et les plus justes éloges à Erinna qui avec trois cents vers lutta contre le premier poëte de la Grèce, et avec son petit volume d’Élécate parvint au même rang que le grand Homère avec son Iliade. Aristophane célébra Carissena, Theano, Myro, Polla, Elpe, Cornificia, et Telisilla à laquelle on éleva une