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marche sans ployer sous la fatigue et sans être dégoûté par l’ennui, aussi rapidement et aussi sûrement qu’un autre dans la science hospitalière de l’atelier du Ghirlandaio. Savez-vous ce qui arrive fréquemment aux œuvres peu nombreuses et peu ambitieuses de cet amateur désintéressé, qui dépensa sa vie à organiser des fêtes et des mascarades ? c’est qu’on les prend pour des œuvres de Michel-Ange ! cela est inouï. L’autorité contemporaine du Vasari ne suffirait pas à le faire admettre volontiers. Mais le Vasari, dans l’éloge qu’il fait du Granacci, n’est contredit par personne. À trois cents ans de distance, un critique grave et instruit, qui ne bronche jamais, parce qu’il est sans système et sans engouement, le Lanzi, inscrit Francesco au nombre des maîtres excellents de la plus savante école. Le talent du Granacci est, suivant nous, la plus évidente merveille de l’éducation offerte à la jeunesse dans l’atelier du Ghirlandaio, dont tous les apprentis devinrent des maîtres ; et l’éducation qu’on recevait chez le Ghirlandaio se trouvait alors partout ailleurs.