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Messer Benedetto Varchi, ami de tous les gens de mérite, composa en son honneur le sonnet suivant :

Corne potrò da me, se tu non presti
O forza o tregua al mio gran duolo interno,
Soffrirlo in pace mai, Signor superno,
Che fin qui nuova ognor pena mi desti ?

Dunque de’ miei più cari or quegli or questi
Verde sen voli all’alto asilo eterno,
Ed io canuto in questo basso inferno
A pianger sempre e lamentarmi resti ?

Sciolgami almen tua gran bontade quinci.
Or che reo fato nostro o sua ventura.
Ch’era ben degno d’altra vita e gente.

Per far più ricco il cielo, e la scultura
Men bella, e me col buon MARTIN dolente,
N’ha privi, o pietà, del secondo VINCI.



Le prêtre chiromancien et le savant astrologue, non contents de deviner, suivant la science ancienne, le génie sur les mains du jeune rejeton des Vinci ; mais sachant encore le lire, selon la science future, sur son front enfantin, ne furent pas trompés, on le voit. Mais Florence, heureuse mère de tant de fils si dignes, ne pouvait pas être couronnée de gloire par tous. Plus d’un, capable de lui en rapporter autant que le pauvre Pierino, dut, par une mort plus prématurée encore, lui en donner moins. La sculpture florentine déplore la perte de deux hommes