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spectateur à ses repas, et fit ensuite de mémoire son portrait dans un grand tableau à l’huile, où il le représente avec une renommée qui le couronne de lauriers, et un jeune Hercule qui lui offre le globe. Francesco montra cette peinture au pape Clément VII, qui en fut tellement satisfait qu’il ordonna à l’évêque de Vasona de la présenter avec l’auteur à Charles-Quint. Sa Majesté fut enchantée du tableau, et manifesta le désir de le garder : mais Francesco, mal conseillé par un ami malveillant ou maladroit, prétendit qu’il n’était pas fini et le remporta, de sorte qu’il n’en retira point la récompense qu’il aurait sans aucun doute obtenue s’il l’eût laissé à Sa Majesté. Ce portrait tomba entre les mains du cardinal Hippolyte de Médicis, qui le donna au cardinal de Mantoue. Il est aujourd’hui dans la galerie du duc du même nom, en compagnie d’une multitude de belles et nobles peintures.

Après avoir été si long-temps éloigné de sa patrie, Francesco répondit enfin aux sollicitations de ses parents, et revint à Parme, riche de science et d’amis, mais pauvre d’argent. Dès qu’il fut arrivé, on le chargea de peindre à fresque, dans l’église de Santa-Maria-della-Steccata, une voûte immense, et de plus un arc par lequel il débuta comme offrant le moins de difficultés. Il y fit six figures admirables, deux coloriées et quatre en clair-obscur, entre lesquelles il plaça de magnifiques ornements dont le milieu était occupé par des rosaces qu’il eut la fantaisie d’exécuter lui-même en cuivre, ce qui lui donna beaucoup de mal (10).