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bizarre dont les manches étaient d’une étoffe tirant sur le jaune et presque chamarrée d’or. Ce vêtement fort gracieux donne aux chairs une vérité et une délicatesse extrêmes ; ajoutons que la manière dont les cheveux sont exécutés ne laisse rien à désirer. Ce tableau était destiné à Messer Pietro Aretino, mais le pape Clément étant venu dans ce temps à Bologne, Francesco le lui offrit. Puis, n’importe par quel hasard, il tomba entre les mains de Messer Dionigi Gianni (8), lequel l’a légué à Messer Bartolommeo son fils qui le possède aujourd’hui, et l’a si souvent prêté qu’il en a été fait cinquante copies, tant ce chef-d’œuvre est estimé !

Pour les religieuses de Santa-Margherita de Bologne, Francesco conduisit à fin un tableau qui représente la Vierge, sainte Marguerite, saint Pétrone, saint Jérôme et saint Michel ; cette composition est grandement admirée, et à bon droit, car elle ne le cède à aucune des productions de notre artiste (9). Il fit encore beaucoup de gracieux dessins, particulièrement pour Girolamo del Lino et pour l’orfévre Girolamo Faginoli qui voulait les graver sur cuivre.

Francesco peignit d’après nature le portrait de Bonifazio Gozzadino et celui de sa femme, mais ce dernier resta inachevé. Il ébaucha aussi une Madone qui plus tard fut vendue à Bologne, à Giorgio Vasari qui la conserve avec une foule de nobles peintures, de sculptures et de marbres antiques, dans sa maison d’Arezzo.

Lorsque Charles-Quint vint à Bologne pour son couronnement, Francesco assista plusieurs fois en