Page:Vasari - Vies des peintres - t5 t6, 1841.djvu/748

Cette page a été validée par deux contributeurs.

Francesco introduisit dans ce tableau le portrait de Fabbrizio de Milan, qui le lui avait commandé, et de plus, un chien qui paraît vivant, et un magnifique paysage  (7). Il fit ensuite pour l’Albio, médecin parmesan, une Conversion de saint Paul avec un grand nombre de figures, et pour son ami le sellier une Madone accompagnée de quelques personnages d’une beauté extraordinaire. Pour le comte Giorgio Manzuoli, il peignit un autre tableau, et pour Maestro Luca dai Leuti deux toiles à la gouache couvertes de charmantes figurines.

À cette époque, le graveur Antonio de Trente, dont nous avons parlé plus haut, profita un matin du moment où Francesco était encore au lit, pour lui forcer un bahut et lui voler tous ses cuivres et ses bois gravés, ainsi que tous ses dessins. Puis, il s’en alla au diable avec ce butin, sans qu’on ait jamais su ce qu’il était devenu. Toutefois, Francesco retrouva ses planches qu’Antonio avait déposées chez un de ses amis à Bologne, probablement avec l’intention de venir les prendre plus tard ; mais les dessins furent à jamais perdus.

Désolé de cette mésaventure, Francesco, pour gagner quelque argent, fit le portrait de je ne sais quel comte bolonais, et peignit ensuite la Madone avec le Christ tenant un globe. La Vierge est ravissante de beauté, et l’enfant plein de naturel. Francesco possédait en effet au suprême degré l’art d’imprimer à ses figures d’enfants cette vivacité mêlée de finesse et de malice qui est souvent le partage de leur âge. Il couvrit la Vierge d’une robe