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son neveu, l’autre à Messer Pietro d’Arezzo[1] le poëte. Sa Sainteté garda pour elle la Circoncision, qui, plus tard passa, à ce que l’on croit, en la possession de l’empereur. Quant au Portrait au Miroir, je me souviens de l’avoir vu dans ma jeunesse chez Messer Pietro d’Arezzo, qui le montrait comme une chose rare aux étrangers qui traversaient sa ville. Ce portrait tomba ensuite, je ne sais comment, entre les mains de Valerio de Vicence, graveur en cristaux (3) ; il se trouve aujourd’hui chez Alessandro Vittoria, sculpteur vénitien, élève de Jacopo Sansovino (4).

Revenons à Francesco. Pendant son séjour à Rome, il voulut voir toutes les sculptures et les peintures anciennes et modernes que renferme cette ville. Il avait surtout en vénération les ouvrages de Raphaël et de Michel-Ange Buonarroti. Son talent, sa grâce et son amabilité firent dire que l’esprit de Raphaël était passé en lui. Ses efforts tendaient à imiter le peintre d’Urbin en toutes choses, et cette étude ne lui fut pas inutile ; car une foule de petits tableaux qu’il peignit à Rome, et dont la plupart appartiennent au cardinal Hippolyte de Médicis, sont vraiment merveilleux, comme, par exemple, l’Annonciation qu’il exécuta pour Messer Agnolo Cesis. De lui est encore un tableau contenant la Vierge accompagnée du Christ, de saint Joseph et de quelques petits anges. Cette composition, qui brille par l’expression des têtes non moins que par la beauté

  1. Plus connu chez nous sous le nom de l’Arétin.