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moines noirs de saint Benoît, et il réussit de telle sorte qu’il en peignit jusqu’à sept.

À cette époque, Prospero Colonna ayant conduit son armée à Parme par l’ordre de Léon X, les oncles de Francesco craignirent que ce ne fût pour notre artiste une occasion de dérangement ; afin de prévenir ce danger, ils l’envoyèrent avec son jeune cousin Ieronimo Mazzuoli, peintre comme lui, à Viadana, ville du duché de Mantoue. Francesco y demeura tout le temps que dura la guerre, et y laissa deux tableaux en détrempe : l’un représente sainte Claire et saint François recevant les stigmates, l’autre le Mariage de sainte Catherine ; le premier orne l’église des Observantins, le second celle de San-Piero. Que l’on se garde bien de croire que ces ouvrages soient ceux d’un timide débutant, car ils semblent au contraire sortir de la main d’un maître consommé.

Dès que la guerre fut finie, Francesco revint avec son cousin à Parme où il acheva plusieurs tableaux qu’il avait entrepris avant son départ, et que l’on trouve maintenant chez différentes personnes. Ensuite il peignit à l’huile l’Enfant Jésus porté par la Vierge entre saint Jérôme et le bienheureux Bernardin de Feltro. Sous la figure de l’un de ces saints, il retraça le portrait du maître du tableau d’une manière si heureuse, qu’il ne lui manque que le souffle (1) ; Francesco n’avait pas dix-neuf ans lorsqu’il exécuta tous ces travaux.

Pour compléter son éducation, il souhaita d’aller à Rome, afin de voir les œuvres des bons maîtres,