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milieu était occupé par les armoiries de Sa Majesté dans lesquelles entrèrent quarante-cinq mille feuilles d’or. Je confiai les ornements à Andrea, et la dorure à Mariotto ; je fus tellement satisfait de l’habileté d’Andrea, que non seulement je réclamai son aide pour les arcs de triomphe destinés à l’entrée de Sa Majesté ; mais encore je l’associai avec le Tribolo aux travaux de décoration que j’eus à exécuter dans le palais du magnifique Octavien de Médicis, lors du mariage de madame Marguerite, fille de Charles-Quint, avec le duc Alexandre. Andrea fit les grotesques, le Tribolo les statues ; quant à moi, je me chargeai des figures et des scènes historiques.

Enfin, Andrea exerça largement son talent à l’occasion des obsèques du duc Alexandre, et bien plus encore au sujet des noces du duc Cosme ; car c’est lui qui peignit toutes les devises de la cour, composées par Messer Francesco Giambullari.

Andrea, par suite d’une humeur mélancolique dont il était souvent tourmenté, chercha à se suicider ; mais il était si bien surveillé par son compagnon Mariotto, qu’il ne mourut qu’à l’âge de soixante-quatre ans. Il laissa la réputation de bon, d’excellent maître dans le genre des grotesques : aussi sa manière a-t-elle été successivement imitée par tous les artistes, non seulement à Florence, mais encore partout ailleurs.