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améliorer son talent. Il exécuta ensuite dans un hémicycle, au-dessus de la porte de la bibliothèque de Santa-Maria-Novella, un saint Thomas confondant les hérétiques. On remarque, dans cet ouvrage, deux petits enfants d’une grâce ravissante qui soutiennent des armes placées dans la bordure. Il peignit aussi un tableau en petite proportion pour Gio. Maria Benintendi, qui en avait déjà deux autres de même dimension de Francesco d’Albertino, et une Adoration des Mages de Jacopo da Pontormo. Le tableau du Franciabigio représente David apercevant Bethsabée qui se baigne au milieu de ses femmes ; ce groupe est traité d’une manière trop léchée. Dans un palais, on voit David ordonnant à des courriers de porter au camp une lettre qui contient l’arrêt de mort d’Urie Héthéen, mari de Bethsabée. Sous une galerie, un festin royal attend les coupables amants. Ce tableau fut très-utile à la réputation de notre artiste, qui se tirait des petites ligures bien plus habilement encore que des grandes. On lui doit, en outre, de beaux et nombreux portraits, parmi lesquels nous citerons celui de Matteo Sofferoni, son intime ami, et celui d’un fermier de Pierre-François de Médicis. Il ne repoussait aucune espèce de travaux, même ceux qui étaient le moins relevés. Ainsi, il fit sur une tour qui sert de terrasse à Porta-Bossa, pour le tisserand Arcangelo, un Noli me tangere, et une foule d’autres semblables bagatelles, sur lesquelles il est inutile de s’arrêter davantage, attendu qu’il ne faut s’en prendre qu’à son caractère éminemment serviable.