Page:Vasari - Vies des peintres - t5 t6, 1841.djvu/707

Cette page a été validée par deux contributeurs.

Codignuola duquel il est temps de dire quelque chose.

Girolamo de Codignuola laissa à Bologne un grand nombre de tableaux et de portraits ; deux des plus beaux sont dans la maison des Vinacci. Il peignit d’après nature le portrait de Monseigneur de Foix, qui fut tué dans la déroute de Ravenne, et bientôt après celui de Maximilien Sforze. À San-Giuseppe, il laissa un tableau qui fut très-admiré (4), et à San-Michele-in-Bosco, il en fit un autre pour la chapelle de San-Benedetto (5) ; ce dernier fut cause qu’il forma une association avec Biagio de Bologne pour exécuter toutes les fresques qui sont autour de l’église, et dans lesquelles on remarque cette grande pratique que nous avons déjà signalée, lorsque nous avons parlé de la manière de Biagio. À Santa-Colomba de Rimini, Girolamo peignit, pour un autel, en concurrence de Benedetto de Ferrare et de Lattanzio, une sainte Lucie plutôt lascive que belle, et, dans la grande tribune de la même église, un Couronnement de la Vierge avec les douze Apôtres et les quatre Évangélistes. Les têtes de ces personnages sont d’une grosseur vraiment honteuse.

Il retourna ensuite à Bologne ; il y séjourna peu de temps et partit pour Rome, où il fit les portraits de divers seigneurs et particulièrement celui du pape Paul III. Mais il comprit qu’il lui serait difficile d’acquérir de la fortune et de la gloire au milieu de tous les illustres maîtres qui habitaient cette ville, et il se rendit à Naples. Il y trouva des amis qui lui vinrent en aide, et entre autres Messer Tom-