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time, comme, par exemple, l’Histoire de la croix et celle de saint Augustin. Du reste, ces fresques sont les meilleures que Maestro Amico ait jamais produites. Payons encore un juste tribut d’éloges aux tableaux dans lesquels il traita quelques sujets tirés de la vie de saint Nicolas et que l’on voit sur l’autel dédié à ce bienheureux, à San-Jacopo de Bologne. Lorsque l’empereur Charles-Quint traversa Bologne, Amico éleva, près de la porte du palais, un arc de triomphe qu’Alfonso Lombardi enrichit de statues en relief.

La fécondité d’Amico n’étonnera pas, si l’on songe que cet homme singulier parcourut toute l’Italie en copiant à droite et à gauche toutes les peintures et les sculptures bonnes ou mauvaises ; aussi devint-il un mauvais inventeur-pratique (un praticaccio inventore). S’il tombait sur des choses dont il pouvait se servir, il s’en emparait aussitôt, puis il les détruisait afin que d’autres n’en tirassent point parti. Lorsqu’il fut parvenu à l’âge de soixante ans, les fatigues du métier et l’étrangeté de sa vie le jetèrent dans une folie complète qui souvent divertissait beaucoup toute la ville, et jusqu’au noble historien florentin, Messer Francesco Guicciardini, qui était alors gouverneur de Bologne. Quelques-uns prétendaient néanmoins que cette folie n’était pas exempte d’un grain de malice, parce que Amico, durant sa maladie et dans un moment d’extrême détresse, ayant vendu à bas prix quelques propriétés, sut se les faire restituer plus tard à de bonnes conditions, en disant qu’il était complète-