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leurs rivaux, et les empêcha de produire les beaux résultats que promettaient leurs débuts.

Bartolommeo de Bagnacavallo se rendit à Rome du temps de Raphaël, dans l’espoir d’arriver à la perfection. Grâce à la réputation qu’il avait déjà acquise à Bologne, on lui confia un travail à la Face, dans la première chapelle que l’on rencontre au-dessous de celle de Baldassare Peruzzi, en entrant, à droite, dans l’église. Mais les choses n’ayant pas tourné à son gré, il revint à Bologne, où il se trouva en concurrence avec Amico, Girolamo et Innocenzio, dont nous avons parlé tout à l’heure. Chacun d’eux fut chargé de représenter, dans la chapelle de la Madonna, à San-Petronio, un sujet tiré de l’histoire du Christ et de la Vierge. Ces tableaux ont, à peu de différence près, les mêmes qualités ; cependant, celui de Bartolommeo annonce une manière à la fois plus souple et plus ferme : les artistes le préférèrent à la Résurrection du Christ de Maestro Amico, dans laquelle on voit, entre autres choses étranges, plusieurs soldats écrasés par le couvercle du sépulcre.

Bartolommeo s’associa ensuite avec Biagio, de Bologne, qui avait infiniment plus de pratique que de génie (2). Ils peignirent ensemble, partie à fresque, partie à sec, le miracle de la Multiplication des cinq pains et des deux poissons dans le réfectoire des Scopetini, à San-Salvatore ; ils représentèrent, sur une paroi de la bibliothèque du même couvent, la Dispute de saint Augustin, composition dans laquelle ils introduisirent une fort belle perspec-