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ce qui caractérise cette cérémonie est retracé avec un art merveilleux. Au-dessous de San-Jacopo-degli-Incurabili, ils firent sur une façade un sujet tiré de l’histoire d’Alexandre le Grand dans lequel ils introduisirent le Nil et le Tibre qu’ils imitèrent des antiques du Belvédère. À San-Simeone, ils décorèrent la façade des Gaddi où l’on voit autant de costumes, de casques, de chaussures, de navires et d’instruments de tout genre, que l’imagination la plus fertile peut en imaginer (10). Vis-à-vis de cette façade on en trouve une autre de moindre dimension, mais que l’on ne saurait désirer ni plus belle ni plus riche. Elle représente Niobé recevant les adorations et les tributs des peuples. Dire combien il y a d’originalité, de grâce, de vigueur et de science, dans cette composition serait une entreprise vraiment au-dessus de nos forces. Viennent ensuite la colère de Latone et l’impitoyable vengeance que Diane et Apollon exercent contre l’orgueilleuse Niobé, en frappant de mort ses sept fils et ses sept filles. Ces figures, et toutes celles qui les accompagnent, paraissent plutôt formées en métal que simplement peintes en couleur de bronze (11). Polidoro et Maturino couvrirent en outre la cour et la galerie de la même maison d’une multitude de petits grotesques d’une beauté divine. En somme, tout ce qui sortit de leurs mains brille d’une grâce et d’une beauté accomplies. Mais si je voulais énumérer toutes leurs productions, il me faudrait un volume entier, car il n’y a pas de stanze, de palais, de jardin, de villa, où l’on n’en rencontre.