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POLIDORO DE CARAVAGGIO

ET

MATURINO DE FLORENCE,

PEINTRES

Le siècle de Léon X, qui fut vraiment l’âge d’or pour les hommes de mérite, vit Polidoro de Garavaggio, Créé peintre par la nature et non par l’étude, occuper une place distinguée parmi les plus illustres maîtres (1). Arrivé à Rome, dans le temps où l’on bâtissait les loges du Vatican, sous la direction de Raphaël d’Urbin, Polidoro servit le mortier aux maçons jusqu’à l’âge de dix-huit ans. Mais les fresques de Giovanni d’Udine aiguillonnèrent si vivement son goût inné pour la peinture, qu’il ne tarda pas à se lier avec tous les jeunes et habiles artistes d’alors, afin de s’initier aux secrets du métier. Il s’attacha surtout à Maturino de Florence qui travaillait dans la chapelle du pape, et avait la réputation de très-bien dessiner d’après l’antique. Dans la société de Maturino, Polidoro conçut pour l’art une si ardente passion, que peu de mois lui suffirent pour donner des preuves de talent qui émerveillèrent tous ceux qui l’avaient connu sous l’habit