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façade, Girolamo représenta Junon fendant les nuages d’un vol rapide, le front surmonté d’un croissant, les mains élevées au-dessus de sa tête, et armées l’une d’un vase et l’autre d’une coupe ; un Bacchus gras et rubicond répand un vin généreux, et donne le bras à une Gérés qui distribue de riches épis aux Grâces et à cinq petits enfants, qui les reçoivent pour jeter l’abondance dans la maison des Udoni, qu’Apollon et Minerve désignent comme l’asile des gens de talent. Cette composition est pleine de fraîcheur, et Girolamo en retira honneur et profit. Il exécuta encore un tableau pour la chapelle de la Madonna de San-Petronio, en concurrence de plusieurs peintres bolonais, ainsi que nous le dirons ailleurs.

Durant son séjour à Bologne, il peignit à l’huile et en clair-obscur, à San-Petronio, dans la chapelle de Sant’-Antonio-da-Padoa, plusieurs traits de l’histoire de ce saint, non moins remarquables par la grâce et le savoir que par l’extrême netteté de l’exécution. L’église de San-Salvatore possède de lui deux tableaux, dont l’un renferme la Vierge et divers saints montant les degrés du temple, et l’autre la Vierge planant dans les airs avec quelques anges : saint Jérôme et sainte Catherine occupent le bas de cette composition, qui est assurément la plus faible qu’il y ait, de la main de notre artiste, à Bologne. Dans la même ville, il figura au-dessus d’une porte le Christ en croix, accompagné de la Vierge et de saint Jean. Cette fresque est très-admirée. Mais son chef-d’œuvre est un tableau à l’huile qu’il fit pour