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fit un Christ avec huit saints. De cette façon furent terminées les chapelles que Sogliani aurait pu décorer seul s’il eût été moins lent.

Comme il était en grand crédit auprès des Pisans, on lui confia le soin d’achever un tableau qu’Andrea del Sarto avait laissé ébauché, et qui est aujourd’hui dans l’oratoire de San-Francesco, sur la place du même nom, à Pise. Pour la cathédrale de cette ville et pour Florence il peignit un grand nombre de draperies de baldaquins ; ce genre de travail lui plaisait surtout lorsqu’il pouvait y associer son ami Tommaso di Stefano (1).

Sur ces entrefaites, Gio. Sogliani fut appelé par les religieux de San-Marco de Florence pour orner d’une fresque une paroi de leur réfectoire, aux dépens de l’un de leurs frères convers, de la famille des Martelli, lequel avait recueilli un riche héritage. Sogliani, afin de déployer tout son savoir, choisit pour sujet le Christ nourrissant cinq mille personnes avec cinq pains et deux poissons. Déjà même il avait tracé un dessin dans lequel entrait une multitude de femmes, d’enfants et de personnages de toute sorte ; mais les religieux le repoussèrent en disant qu’il leur fallait un sujet plus tranquille. Alors, pour les satisfaire, Sogliani représenta saint Dominique avec ses moines souffrant de la disette et priant Dieu, tandis que deux anges couvrent de pains la table de leur réfectoire. Sogliani introduisit dans cette composition plusieurs religieux du couvent. Ces portraits, et surtout celui du frère convers, paraissent vivants. Il fit ensuite, dans l’espace semi--