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senter des sacrifices de l’Ancien-Testament, par allusion à celui que l’on offrait sur le maître-autel. Il débuta par le sacrifice de Noé, et fit ensuite celui de Caïn et d’Abel. Ces deux compositions furent très-admirées, surtout la première qui renferme des morceaux d’une grande beauté. Dans la seconde, on remarque le paysage, qui est supérieurement traité, et le contraste frappant qui existe entre la douce figure d’Abel et le visage nébuleux de Caïn. Si le Sogliani eût été plus expéditif, il n’aurait pas manqué d’être chargé de toutes les peintures de la cathédrale par l’intendant Messer Antonio di Urbano, qui aimait beaucoup son talent ; mais, après les tableaux de Noé et d’Abel dont nous venons de parler, il dépensa un temps infini à en faire un troisième contenant la Vierge, saint Jean-Baptiste, saint Georges, sainte Marie-Madeleine, sainte Marguerite et d’autres saints. Ce tableau, destiné à la chapelle commencée par Perino del Vaga, fut achevé à Florence, et plut tellement aux Pisans, que Sogliani en mit aussitôt trois autres en train. Par malheur, il ne put les terminer du vivant de Messer Antonio di Urbano qui les lui avait alloués. Cet intendant eut pour successeur Bastiano della Seta, qui, voyant traîner les choses en longueur, demanda quatre tableaux pour la sacristie à Domenico Beccafumi, de Sienne, qui les conduisit rapidement à fin, comme nous le dirons en son lieu. Beccafumi exécuta encore un autre tableau pour l’une des chapelles.

Pendant ce temps, Sogliani termina tout à son aise et avec un soin extrême deux tableaux dans