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et mieux distribués que ceux du monument antique. Il fit ensuite au milieu d’un bosquet une fontaine rustique, composée de rochers habilement taillés en cascade, et surmontée d’une immense tête de lion autour de laquelle des abiantes et d’autres plantes formaient une guirlande qui produisait le plus ravissant effet.

Lorsque Giovanni eut achevé ces travaux, le cardinal Jules de Médicis le nomma chevalier de San-Pietro, et l’envoya à Florence pour décorer une salle du palais Médicis que Cosme le Vieux, selon la coutume des plus nobles familles de son temps, avait autrefois disposée en loge pour offrir un lieu commode de réunion aux citoyens. Michel-Ange Buonarroti ayant converti cette loge en une salle éclairée par deux fenêtres, Giovanni orna toute la voûte de stucs et de peintures. Il y représenta les six boules, armes des Médicis, supportées par trois gracieux enfants en relief, et de plus divers animaux d’une rare beauté, et de nombreuses devises des seigneurs de cette illustre maison, accompagnées de quelques sujets en demi-relief et en stuc. Il peignit le fond en blanc et en noir dans le genre des camées, et si bien que l’on ne saurait imaginer rien de mieux. Sous la voûte restèrent quatre arcs de douze brasses de longueur sur six de hauteur, qui ne furent peints que long-temps après, en 1535, par Giorgio Vasari à peine âgé de dix-huit ans, lorsqu’il était au service du duc Alexandre de Médicis, son premier patron. Giorgio y retraça plusieurs traits de l’histoire de Jules César, par allusion au