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les antiques que l’on voit dans le Colysée, dans les Thermes de Dioclétien et dans d’autres endroits (2). Où trouver des oiseaux plus vivants que ceux qui fourmillent dans ces loges ? Et les oiseaux de toutes les espèces n’y sont-ils pas réunis, les uns perchés sur des fleurs, les autres sur des épis de blé, de millet, de maïs, et en un mot sur toutes les sortes d’herbes, de plantes et de fruits que la nature a produites de tout temps pour leur nourriture et pour leurs besoins ? Comment énumérer les poissons, les animaux aquatiques et les monstres marins que Giovanni a rassemblés dans le même lieu ? Il vaut mieux les passer sous silence que de tenter l’impossible. Que dire de ces fruits et de ces fleurs de tous les genres, de toutes les qualités, de toutes les couleurs, de toutes les saisons, de toutes les contrées ? Comment décrire tous ces instruments de musique, qui sont aussi vrais que la réalité même ? Qui ne sait que Giovanni ayant peint au bout de la loge des tapis sur des balustres, un palefrenier, cédant à l’illusion, courut un jour à la hâte pour les prendre, afin de les étendre sous les pieds du pape, qui se rendait au Belvédère ? En somme, on peut dire, sans offenser aucun artiste, que ces peintures sont, dans leur genre, les plus belles, les meilleures, les plus précieuses qui aient jamais été contemplées par un œil mortel ; et, de plus, j’oserai affirmer qu’elles ont été cause que cette branche de l’art a été cultivée non-seulement à Rome, mais encore dans tous les pays du monde. Giovanni est donc le rénovateur et presque l’inventeur des stucs et des