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soires avec une telle perfection, que le tableau entier semble dû à une seule main.

À peu de temps de là, on trouva, en pratiquant des fouilles dans le palais de Titus, quelques salles souterraines couvertes de grotesques, de figurines et d’ornements en stucs (1). La beauté et la fraîcheur de ces ravissantes compositions remplirent d’étonnement Giovanni et Raphaël, qui étaient allés les visiter. Ils ne pouvaient comprendre qu’elles se fussent conservées à travers tant de siècles : rien de plus simple, cependant, puisqu’elles avaient été à l’abri des intempéries de l’air, auxquelles rien ne saurait résister. Ces grotesques (ainsi appelés du nom des grottes où on les découvrit), ces grotesques, dis-je, avec leurs caprices si fantastiques, avec leurs délicieux motifs, avec leurs stucs si délicats jetés sur des fonds diversement coloriés, frappèrent de telle sorte Giovanni qu’il se mit à les étudier avec une ardeur incroyable, et bientôt il ne lui manqua plus que de connaitre le procédé employé par les anciens pour former le stuc. Avant lui, bien des artistes avaient déjà cherché les moyens de produire un stuc semblable à celui que renfermaient les grottes antiques ; mais ils n’avaient trouvé qu’un enduit cuit au feu, et composé de plâtre, de chaux, de poix résine, de cire et de brique pilée, qu’ils doraient ensuite. Du temps de Giovanni, comme nous l’avons dit dans la vie de Bramante, on établissait les ornements et les caissons de la voûte et des quatre arcs de Saint-Pierre de Rome en coulant dans des moules en bois un stuc fait avec de la chaux