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du Tribolo, sculpteur florentin. Mais toujours est-il certain que Michelagnolo donna ses soins aux petites figures, qui méritent plus d’éloges que tout le reste. Ces travaux lui valurent, à juste titre, une récompense honorable et la protection du cardinal Hincfort, dont la reconnaissance se trouvait ainsi immortalisée. Peu de temps après, Michelagnolo mourut, âgé de cinquante ans environ.

Girolamo Santacroce, de Naples, fut enlevé par la mort à la fleur de son âge, au moment où il faisait concevoir les plus brillantes espérances. Il laissa néanmoins à Naples la preuve du talent qu’il aurait acquis s’il eût vécu plus long-temps. Ses ouvrages portent l’empreinte de cet amour profond de l’art qui distingue les jeunes artistes, ambitieux de surpasser leurs devanciers. À San-Giovanni-Carbonaro, dans la chapelle du marquis di Vico, où l’on voit une Adoration des Mages d’un Espagnol nommé Juan de Nola, Girolamo fit une statue de saint Jean qui lui acquit une grande réputation, et lui permit d’entrer en concurrence avec le sculpteur espagnol, qui jusqu’alors n’avait compté aucun rival à Naples. Encouragé par cet essai, Santacroce entreprit une statue de la Vierge grande comme nature, qu’il plaça dans une chapelle de Monte-Oliveto, entre un saint Jean et un saint Pierre, au-dessus desquels sont quelques petits enfants d’un travail parfait. Il exécuta en outre, pour l’église de Capella, qui appartient aux moines de Monte-Oliveto, deux grandes figures d’une beauté remarquable. Il commença ensuite une statue de Charles-Quint ; mais à