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par Jacopo da Pontormo, et par le Danèse, de Carrare (6). Alfonso exécuta un magnifique modèle, qu’il promit de traduire en marbre aussitôt qu’il serait installé à Bologne, où il voulait aller à toutes forces. Il partit donc, comblé de présents par le duc, mais accablé par le chagrin que lui avait causé la mort du cardinal Hippolyte de Médicis, et aigri par le souvenir de l’outrage qu’il avait reçu à Rome. Une gale incurable couvrit son corps, et le mena au tombeau à l’âge de quarante-neuf ans. Il mourut l’an 1536, en accusant la fortune de lui avoir enlevé un protecteur dont il attendait tout son bonheur sur cette terre, « et avant lequel, ajoutait-il, il aurait dû quitter ce monde de misères. »

Michelagnolo, de Sienne, après avoir consumé ses plus belles années en Esclavonie (7) avec d’autres sculpteurs de mérite, fut appelé à Rome par Baldassare Peruzzi, son compatriote et son ami, qui le chargea d’exécuter le mausolée du pape Adrien d’après un modèle qu’il avait fait lui-même pour le cardinal Hincfort, qui voulait élever ce monument à la mémoire du pontife dont il ne pouvait oublier les bienfaits. Michelagnolo sculpta de sa propre main la statue couchée d’Adrien qui couvre le tombeau, et plaça au-dessous un bas-relief représentant l’entrée de ce pape, à Rome, au milieu d’une foule innombrable qui se prosterne devant lui. Quatre niches renferment les statues de la Justice, de la Force, de la Paix et de la Prudence, qui prouvent le talent de notre artiste. Il est vrai que quelques parties estimées de cet ouvrage sont dues au ciseau