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palais du duc Cosme, au-dessus des portes de la salle où j’ai peint l’histoire de Léon X. Alfonso fit ensuite, pour le même cardinal, divers ouvrages de peu d’importance, et qui, pour cette raison, se sont égarés.

Peu de temps après arriva la mort de Clément VII. Il fallut songer à lui élever un tombeau, ainsi qu’à Léon X. Le cardinal de Médicis alloua cette entreprise à Alfonso, qui, d’après quelques croquis de Michel-Ange Buonarroti, exécuta un modèle orné de figures d’une rare perfection (4). Il partit aussitôt pour acheter des marbres à Carrare ; mais, sur ces entrefaites, son protecteur, le cardinal de Médicis, étant mort à Itri, les cardinaux Salviati, Pucci, Cibo et Gaddi lui enlevèrent sa commande pour la confier à Baccio Bandinelli, sculpteur florentin qui était en faveur auprès de Madonna Lucrezia Salviati, fille du grand Laurent et sœur de Léon X. Alfonso, outré de dépit, fut néanmoins obligé de se soumettre à cette décision. Il résolut alors de retourner à Bologne. En passant à Florence, il donna au duc Alexandre un très-beau buste de l’empereur Charles-Quint, que l’on trouve aujourd’hui à Carrare, où l’envoya le cardinal Cibo, qui l’avait pris dans la galerie du duc Alexandre après la mort de ce seigneur.

Lorsque Alfonso arriva à Florence, le duc Alexandre lui commanda de sculpter son buste en marbre, quoiqu’il eût déjà fait faire maintes fois son portrait par Domenico di Polo (5), par Francesco di Girolamo, par Benvenuto Cellini, par Giorgio Vasari,