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Nous avons tenu surtout à appuyer de ces épineuses considérations cette appréciation du mérite d’Andrea comme grand dessinateur, heureux si ce qu’elles ont de didactique et de rebutant n’a pas lassé nos lecteurs au point de les empêcher de comprendre la leçon qu’on peut tirer, suivant nous, de la seule contemplation des œuvres de ce maître. Car il faut le dire ici, en finissant, sous l’influence de certaines idées contemporaines touchant le retour aux saines doctrines, à l’art profond et sérieux, il est fréquent de voir les études se fourvoyer, et les étudiants avorter par suite d’une fausse interprétation des œuvres anciennes, qui les conduit vite à mal entendre les travaux préparatoires qui doivent former les peintres. L’étude des maîtres et la perfection du dessin, voilà le programme banal, programme insuffisant si on le rapproche de la vaste complexion de l’art, mais que nous n’en trouverions pas moins excellent en soi, si les programmes servaient à quelque chose. Le pastiche ou l’insignifiance, en voilà le résultat ordinaire. Il faut, à ce qu’il semblerait, ou refléter d’une façon lointaine une individualité morte, qui a eu sa raison d’être, sans doute, mais que rien ne saurait recréer, qui est devenue impossible justement parce qu’elle a été, ou bien se perdre dans une recherche niaise des moyens du travail et de l’exécution qui ne sauraient intéresser réellement l’artiste nile public. L’école moderne de l’art sérieux, selon le titre que ses adeptes se donnent sérieusement, est donc balancée, il nous semble, d’une