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soit, peut se présenter dans une infinité d’aspects différents. Le champ de la nature extérieure, le choix des aspects à reproduire, s’élargissent alors jusqu’à l’infini. Le choix dans l’infini équivaut à une création. L’homme est devenu artiste. Le tableau, dans son développement, sera donc un d’aspect, comme l’observation aura été une dans son acte ; l’expression de la couleur, de la forme, de la distance, y sera intimement liée, comme le sont dans la nature la forme, la couleur et la distance, eu égard à l’aspect des objets. En effet, on ne pourra reproduire complètement la forme d’un objet qu’à la condition expresse d’emprunter une partie des effets de lumière et de distance qui traduiront de cet objet la couleur et l’éclat ; de même qu’on ne pourra représenter la couleur d’un objet dans une circonstance donnée, précise, expresse, sans aussi se servir de ce qui se définit comme forme et comme éloignement. Dans l’accomplissement organique de l’œuvre, le dessin et la couleur seront intimement liés, leur emploi sera simultané.Est-ilinutile maintenant d’isoler ces deux éléments, non de l’œuvre, mais du travail, et d’en faire sans cesse et sans les rapprocher jamais l’objet de spéculations oiseuses, inutiles souvent et parfois dangereuses ? Nous croyons l’avoir démontré. Devra-t-on davantage, en abusant du mot de perfection, poser comme un grand dessinateur ou comme un grand coloriste celui qui, dans la traduction