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étroites et immuables. Le but de cette science étant la reproduction comme forme et proportions exactes et normales des objets que traduit le peintre, soit d’après nature, soit d’après les données que lui fournit son imagination, le dessin se pose donc de cette façon, dans l’esprit du plus grand nombre, comme la solution d’un problème indispensable sans doute, mais accessoire et distinct du travail libre de la pensée et du sentiment de l’artiste. Cette solution sera fournie par certaines méthodes enseignées, pratiquées, appréciées. L’étude et l’enseignement, la mise en œuvre et la perfection, l’appréciation et les jouissances de la science du dessin dans la peinture, seront donc logiquement subordonnées à ce fait que cette science vient s’appliquer étroitement à l’art, le corroborer, l’expliquer par son résultat précis, positif, et donner enfin aux idées et aux sensations du peintre une enveloppe intelligible et une expression correCte. Le dessin étant ainsi défini : la science de la forme et des proportions, il en résultera que, comme la forme des corps en soi est éminemment ce qui les distingue des corps environnants et que cette séparation s’opère par le contour ; que les proportions des corps en eux-mêmes s’indiquent par des dimensions relatives qui se réduisent à des rapports numériques de lignes ; il en résultera, disons-nous, que l’étude du dessin sera essentiellement l’étude du contour ou trait, et la connaissance à priori des longueurs.