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destructive, peut-être, est celle qui, s’attaquant aux principes de toute vie et de tout progrès dans les arts, entend, au nom d’un avenir qu’elle ferme précisément, proscrire l’ancienne et essentielle donnée du naturalisme, suivant ses propres termes. Nous combattrons surtout cette détestable influence dans notre prochain commentaire sur Lorenzo di Credi ; mais comme partout cette influence menace et compromet la saine intelligence de notre histoire, nous nous sommes inscrits contre elle à propos d’Andrea del Sarte, dont, dans les derniers temps, elle a cherché à ternir la gloire. Mais si cette doctrine funeste commence à s’attaquer à tout et à ne plus rien respecter, pour nousmêmes, et pour bien d’autres avec nous, en est-il moins évident que si les dangers de l’art sont grands, le remède est cependant dans la main des artistes ? Car, au bout du compte, l’étude des maîtres éminents du temps passé, pour nous être formellement interdite par ces stériles rénovateurs, en gardera-t-elle moins, pour ceux qui les lui demanderont, toutes les ressources virtuelles dont nul effort humain ne saurait la destituer ? Cette étude des maîtres, où chacun peut aller prendre, non une inspiration, non un thême, mais bien l’intelligence des vrais moyens de l’art et le courage de s’en servir, est-ce là un insuffisant palladium que puisse décidément abolir on ne sait quelle flasque et vaine rhétorique ? Supposez qu’un homme intelligent, fait pour voir, sentir et comprendre, vienne se placer en pré