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amène toutes les subtilités du clair-obscur et toutes les recherches de son esprit universellement observateur. Ainsi Michel-Ange, en même temps qu’il semble jouer et se passionner comme un joueur à toutes les hardiesses et à toutes les tentatives de la forme, n’oublie pas d’entraîner au sein de son œuvre gigantesque tout ce qu’il peut embrasser dans le trésor de l’universelle tradition. Dessinateur beaucoup moins exclusif qu’il ne paraît l’être, aux sciences exactes, à la mathématique entière et à l’anatomie des couches profondes, Michel-Ange dérobe une connaissance qui lui permettra souvent d’altérer les apparences et les dehors pour mieux se prévaloir dans ses audacieuses curiosités, pour le réel et l’intérieur ; deux termes qui se tiennent loin des limites de nos arts. Michel-Ange, aux poètes, aux philosophes, aux historiens de tous les temps et à ces fouilleurs fantasques de notions aujourd’hui désertées, sans nom et familières à son époque, à tous ces chercheurs d’on ne sait quoi d’occulte et d’étrange, emprunte tout ce qu’il peut d’allusions saisissantes, de combinaisons profondes ou pathétiques, d’actions, de costumes, de masques, d’attributs et d’emblèmes frappants et bizarres, où un monde d’intentions diverses vous apparaît, et où un monde est encore à découvrir. Les démarches de l’insouciant Andrea sont moins ambitieuses et moins actives ; reste à savoir où il arrive. · Sans appeler à son aide soit la ressource du clairobscur, soit une autre, pour eentraliser le point de vue,’Andrea vous montre son œuvre et vous l’em