Page:Vasari - Vies des peintres - t5 t6, 1841.djvu/575

Cette page n’a pas encore été corrigée

florentins ; car, comme nous l’avons déjà dit, il comprit admirablement la distribution des ombres et des lumières, ainsi que la fuite des objets dans les teintes obscures, et il peignit avec une extrême suavité ; sans compter qu’il enseigna la manière d’exécuter les fresques avec une parfaite union de couleurs, et presque sans aucune retouche à sec, ce qui donna à chacun de ses ouvrages l’apparence d’avoir été fait en un seul jour.Aussi peutil être proposé pour modèle aux artistes toscans, et occuper à bon droit une glorieuse place parmi les plus illustres génies (26). L’homme dont le Vasari vient de nous dire l’histoire est un de ceux qu’on n’aime pas à moitié. Quoique l’impression qu’on éprouve devant ses œuvres soit tranquille et douce, elle n’en est pas moins souveraine ; le cœur n’en est pas moins pris, et l’intelligence satisfaite. Devant ses œuvres qui ont échappé à la critique, nous n’échappons pas à l’enthousiasme. Beaucoup d’esprits moyens et conciliants, beaucoup de médiocrités prestigieuses et arrogantes, ont arraché à leurs contemporains des brevets de gloire en tous genres, mais toujours la tradition en a fait bonne et prompte justice. Or, la tradition nous a conservé et nous transmet religieusement le glorieux surnom de Sans-erreur donné