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compagnies. Andrea fut requis de peindre sur la place publique ces traîtres et quelques autres citoyens rebelles. Il y consentit ; mais afin de n’être pas appelé Andrea des Pendus », comme le Castagno, il sema le bruit qu’il avait chargé de ce travail un de ses élèves nommé Bernardo del Buda. Puis ayant fait construire en planches un grand atelier, où il entrait et sortait de nuit, il représenta, avec une rare perfection, les soldats déserteurs sur la façade de la Mercatanzia-Vecchia, près de la Condotta, et les citoyens rebelles sur la façade du palais du podestat. Ces peintures ont disparu sous le badigeon depuis maintes années. Dans les derniers temps de sa vie, Andrea étant très-intimement lié avec les directeurs de la confrérie de San-Bastiano, il leur fit un saint Sébastien à mi-corps, d’une telle beauté que l’on pouvait bien en conclure que c’étaient les derniers coups de pinceau qu’il avait à donner (23). Bien que l’emprisonnement de Battista della Palla eût enlevé à Andrea presque tout espoir d’être rappelé par le roi de France, il attendait patiemment que les choses s’arrangeassent, quand tout à coup, Florence, ayant capitulé, se remplit de soldats, parmi lesquels se trouvaient des lansquenets qui apportèrent la peste. Soit qu’Andrea en eût été attpint, soit qu’il eût mangé avec excès après avoir beaucoup souffert de la disette durant le blocus, toujours est-il qu’un jour il tomba gravement malade,