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beauté ; mais on admire surtout la femme qui porte le nouveau-né à sainte Élisabeth, couchée sur un lit, et Zacharie qui écrit le nom de son fils sur un papier posé sur son genou : on peut dire qu’il ne lui manque que le souffle. Les mêmes éloges sont dus à une vieille, assise sur un escabeau, laquelle rit avec malice en songeant à l’accouchement d’Élisabeth, cette autre vieille. Son attitude, son air sont aussi vrais que la nature même. Après avoir terminé cette fresque, Andrea peignit, pour le général de Vallombrosa, quelques petits Anges, et un tableau contenant saint JeanBaptiste, saint Jean Gualbert, fondateur de l’ordre, saint Michel, et saint Bernard, cardinal. Cette composition est à Vallombrosa, dans une chapelle située sur le sommet d’un rocher, où certains moines, séparés de leurs frères, vivent presque en ermites dans des cellules. Andrea fit ensuite un tableau que Giuliano Scala envoya à Serazzana. Il y représenta la Vierge assise, l’Enfant Jésus, saint Celse, sainte Julie, saint Onuphre, sainte Catherine, saint Benoît, saint Antoine de Padoue, saint Pierre, saint Marc, et deux autres saints qui paraissent sortir d’un plan inférieur et que l’on ne voit que jusqu’aux genoux. Une Annonciation, renfermée dans un cadre semi-circulaire, formait le couronnement de ce tableau (19) ; elle fut abandonnée, en paiement d’une dette d’argent, par les Dominicains de Serazzana à Giuliano Scala, qui la plaça dans sa chapelle de l’église des Servites,