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femme d’un vœu sous la condition qu’elle ferait faire une Madone au-dessus et à l’extérieur de la porte latérale de la Nunziata, qui conduit au cloître. Jacomo alla trouver notre artiste, et lui dit que la somme affectée à cette destination n’était pas forte, mais que néanmoins il lui paraissait juste que cet ouvrage fût exécuté par lui, Andrea, qui s’était déjà acquis tant de réputation par ses travaux dans ce même lieu. Andrea, bonne et douce personne, se laissant entraîner par les insinuations du religieux et par l’amour de la gloire, répondit qu’il s’en chargerait volontiers ; et bientôt après il se mit à l’œuvre, et représenta la Vierge avec l’Enfant Jésus à son cou, et un saint Joseph appuyé sur un sac et les yeux fixés sur un livre ouvert. Cette fresque, par la pureté du dessin, par la suavité du coloris et la vigueur du modelé, montre qu’Andrea avait de beaucoup surpassé tous ses prédécesseurs. Mais il est vraiment inutile de louer ce tableau : il révèle clairement de lui-même les rares et prodigieuses qualités qui le distinguent (18). o Pour achever la décoration de la galerie dello Scalzo, il ne restait plus qu’un seul compartiment à remplir. Andrea, qui avait agrandi sa manière en voyant les statues de la sacristie de San-Lorenzo, en partie commencées et en partie finies par MichelAnge, accepta cette tâche, et représenta la Naissance de saint Jean-Baptiste. Cette peinture, infiniment supérieure à celles qu’il avait déjà faites dans le même endroit, est la plus haute expression de ses progrès. Toutes les figures sont de la plus exquise