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émeut profondément saint Pierre et saint Paul qui contemplent le corps du Sauveur du monde étendu sur les genoux de sa mère. Par la manière merveilleuse avec laquelle sont rendues les affections de ces divers personnages, il est permis de juger combien Andrea recherchait la perfection de l’art. On peut dire avec vérité que ce tableau a valu plus de célébrité au monastère de San-Pietro-di-Luco que toutes les constructions que l’on y a élevées, si magnifiques et si extraordinaires qu’elles soient. Lorsque ce précieux morceau fut terminé, la peste n’ayant pas cessé de sévir, Andrea prolongea de quelques semaines son séjour dans le couvent, où il était si bien vu et si bien traité. Pour ne pas demeurer dans l’inaction, Andrea employa ce temps à peindre non-seulement la Visitation qui est dans l’église, mais encore une belle tête du Christ à peu de chose près semblable à celle qui orne l’autel de la Nunziata.Cette tête, que l’on peut compter parmi les bonnes productions de son auteur, est aujourd’hui dans le monastère degli Angeli de Florence chez le très-révérend P. don Antonio de Pise, ami dévoué de tous les hommes de mérite. Don Silvano Razzi ayant confié ce tableau au peintre Zanobi Poggini, afin qu’il en fît une copie pour Bartolommeo Gondi, on en tira quelques autres qui sont en grande vénération à Florence. Andrea échappa ainsi aux ravages de la peste, et laissa aux religieuses une œuvre qui peut lutter avec les meilleures qui aient été faites de nos jours : aussi n’est-il pas étonnant que Ramazzotto, chef de parti à Scaricalasino,