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Peu de temps après, Zanobi Bracci commanda un tableau à Andrea pour monseigneur de Beaune. Notre artiste l’exécuta avec tout le soin imaginable, dans l’espoir qu’il lui ramènerait la faveur de François I ». — Il fit aussi pour Lorenzo Jacopi un tableau de dimension plus qu’ordinaire, renfermant l’enfant Jésus porté par la Vierge, assise et accompagnée de deux personnages assis sur les marches d’un escalier (15). On doit encore à Andrea l’admirable Madone de Giovanni d’Agostino Dini, et le portrait de Cosimi Lapi, qui est si parfait qu’on le croirait vivant. L’an 1523, la peste ayant éclaté à Florence et dans quelques endroits des environs, Andrea trouva, par l’entremise d’Antonio Brancacci, un asile et du travail à Mugello chez les religieuses camaldules de San-Pietro-di-Luco. Il y emmena avec lui sa femme, sa belle-fille, sa belle-sœur et un de ses élèves.Une fois à l’abri du fléau, Andrea se mit à l’œuvre ; et comme chaque jour les vénérables religieuses l’accablaient de prévenances et de soins, lui, sa femme et sa suite, il apporta toute l’application imaginable à un tableau qu’il leur destinait, et où il représenta le Christ mort pleuré par la Vierge, par saint Jean Évangéliste et par la Madeleine. Ces figures sont si vraies qu’elles semblent respirer. Dans le saint Jean, on reconnaît la douce affection qui animait cet apôtre, et dans la Madeleine éplorée l’amour dont • elle brûlait pour son divin maître. L’extrême douleur que révèlent le visage et l’attitude de la Vierge