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l’épaule chargée d’une cage pleine de perroquets. Divers personnages conduisent des chèvres indiennes, des lions, des girafes, des panthères, des loups cerviers et des singes. Entre autres belles fantaisies qui complètent cette fresque divine, nous citerons encore le nain qui est assis sur l’escalier. Il tient une boîte dans laquelle est un caméléon si bien fait, que l’on ne peut imaginer rien de plus charmant que cette étrange bête, si difforme qu’elle soit. Mais, comme nous l’avons dit plus haut, cette série de décorations est restée imparfaite, malgré les vives instances du duc Alexandre pour décider Jacopo da Pontormo à la terminer. Cela est vraiment déplorable, car la salle de la villa de Poggio-a-Caiano est, dans son genre, la plus belle du monde (14). De retour à Florence, Andrea fit un saint JeanBaptiste nu et à mi-corps pourGio. Maria Benintendi, qui le donna plus tard au seigneur duc Cosme. Au milieu de ces travaux, Andrea songeait souvent à la France en soupirant du fond du cœur, et s’il avait espéré y trouver le pardon de la faute commise, il n’y a pas de doute qu’il y serait retourné. Pour tenter fortune, et voir si son talent ne lui viendrait pas en aide, il peignit un saint Jean-Baptiste demi-nu avec l’intention de l’envoyer au grand-maître de France, afin que ce seigneur tâchât de le faire rentrer en grâce auprès du roi. Mais, je ne sais pour quel motif, il n’expédia pas en France le saint Jean. Octavien de Médicis qui en était grand admirateur le lui acheta, ainsi que deux Madones qui sont aujourd’hui dans son palais.,