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semble dire que c’est le Fils de Dieu. Derrière ces personnages, saint Joseph, la tête appuyée sur ses mains posées sur un rocher, livre son âme à une douce béatitude en voyant l’humanité divinisée par la naissance de Jésus (13). Le cardinal Jules de Médicis, ayant été chargé par le pape Léon de faire orner de stucs et de peintures la grande salle de la villa de Poggio-a-Caiano, située entre Pistoia et Florence, abandonna au magnifique Octavien de Médicis le soin de présider à ces travaux et de les payer. Octavien, qui se rendait digne deses ancêtres par les encouragements éclairés qu’il prodiguait à tous les artistes, dont il se plaisait à rassembler les chefs-d’œuvre dans ses palais, confia l’entreprise par portions égales au Franciabigio, à Andrea et à Jacopo da Pontormo ; mais ses sollicitations et ses offres d’argent ne furènt jamais assez puissantes pour obtenir qu’ils la menassent à fin. Andrea seulement termina avec beaucoup de soin un sujet historique qui représente César recevant le tribut du règne animal ; nous avons dans notre collection le dessin de cette composition avec plusieurs autres du même auteur. Il est en clairobscur, et sans aucun doute jamais Andrea n’en a produit de plus achevé. Dans ce tableau, Andrea déploya tous ses efforts pour surpasser le Franciabigio et Jacopo da Pontormo. Il y introduisit une magnifique perspective et un escalier, orné de statues, aboutissant au trône de César. Parmi les esclaves qui portent des animaux ou des oiseaux, on remarque un Indien vêtu d’une casaque jaune, et